EPIDIDYMITE DU JEUNE
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
DEFINITION :
- L’épididymite est une inflammation de l’épididyme,
touchant la plupart du temps la queue de l’épididyme.
ETIOLOGIE :
- Epididymite d’origine infectieuse :
- Actinobacillus seminis

- Histophilus somni (= Haemophilus somnus = Histophilus ovis)
- Ces bactéries sont retrouvées sur la muqueuse préputiale,
le penis, dans la bouche et les cavités nasales de jeunes mâles
sains. La présence d’A. seminis dans la cavité
préputiale est fréquente chez les animaux de 16-44 semaines,
et H. somni chez ceux âgés de 16 à 52 semaines.
- Dans les troupeaux où jeunes mâles et béliers adultes
sont mélangés, la distinction entre les épididymites
du jeune et de l’adulte n’est plus si précise. Brucella
ovis peut alors être observée chez des jeunes.
- Epididymite d’origine non infectieuse :
- Il s’agit la plupart du temps d’obstruction congénitale
de la tête de l’épididyme et du développement d’un
spermatocèle
- Il arrive bien souvent que ce cas se surinfecte et on observe ensuite
des abcès souvent causé par Arcanobacterium pyogenes.
Ce cas ne sera donc pas traité par la suite.
PATHOGENIE - TRANSMISSION :
- Ces agents pathogènes sembleraient coloniser le tractus
génital à partir du prépuce lors de l’action des
hormones sexuelles de la puberté.
- La plupart des individus sont capables de faire face à
cette infection et de l’éliminer, les autres déclenchent
une forme clinique ou subclinique.
INDIVIDUS TOUCHES :
- Jeunes mâles âgés entre 4 et 18 mois, avec
un pic de prévalence à 6-12 mois.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
- Cette pathologie semble ubiquiste.
INCIDENCE – PREVALENCE:
- Dans les troupeaux où la maladie sévit de manière
endémique, les cas cliniques peuvent toucher près de 33% des
agneaux.
- La prévalence classiquement retrouvée varie
entre 5 et 15% des agneaux touchés.
Symptômes
- L’animal est rarement stérile, mais sa fertilité
est réduite.
- La forme subclinique n’entraîne pas de modification
au niveau du contenu scrotal, elle n’est détectée qu’à
l’observation de l’urine ou du sperme (présence de neutrophiles
polynucléaires où du microorganisme).
- La forme aiguë peut être observée sous forme
d’orchite, d’épididymite
ou d’orchi-épididymite
,
avec une hyperthermie, un abattement, des boiteries postérieures (contenu
scrotal douloureux). Cette forme n’est que très exceptionnellement
mortelle.
- La forme chronique, conséquence de la non-guérison
de la phase aiguë, peut elle aussi s’exprimer sous forme d’orchite,
d’épididymite ou d’orchi-épididymite. L’épididyme
est alors plus volumineux, ferme, abcédé par endroit (souvent
au niveau de la queue et de la tête). Le testicule ipsilatéral
peut subir une atrophie, la différence de proportion entre la queue
de l’épididyme et le testicule peut à la palpation induire
une confusion entre ces deux derniers
.
Dans certains cas une fistule apparaît en regard de l’abcès
laissant s’écouler un liquide purulent.
- La présence d’H. somni occasionne aussi
des mammites
chez les brebis ainsi que des avortements
et des métrites,
et des polyarthrites chez les agneaux.
- A. seminis occasionne des arthrites chez les agneaux et des
avortements chez
les brebis.
Lésions
- L’épididyme est épaissi et ferme bien
souvent. Des granulomes
spermatiques ne sont pas rares.
- Des abcès au sein du parenchyme testiculaire et de
l’épididyme sont présents sur certains cas quelque soit
l’agent à l’origine de l’épididymite.

- De la fibrose ainsi que des adhérences entre les différentes
enveloppes testiculaires (dartos, tunique vaginale) peuvent être observées.
- Dans les cas très avancé, notamment lors d’orchi-épididymite,
l’arrêt complet de la spermatogenèse est possible suite
à la dégénérescence occasionnée par H.
somni.
Diagnostic
- La mise en évidence de cette pathologie est bien souvent
fortuite, l’animal est présenté à la clinique pour
une évaluation de ces capacités reproductrice avant la saison
de reproduction.
- Le diagnostic clinique de l’épididymite se fait
par palpation du scrotum
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
:
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Prélèvement stérile d’urine ou
de sperme.
- Mise en évidence de polynucléaires neutrophiles dans le
sperme
- Culture bactérienne : mise en évidence des colonies
- Prélèvement de sperme ou tissu (épididyme)
:
- PCR, il s’agit d’une méthode spécifique et
sensible pour détecter H. somni (palomares,
2005)
Sérologie
- Une sérologie pour B. ovis doit être
entreprise pour exclure l’intervention de cet agent pathogène
extrêmement contagieux.
- Walker et al. (1988) ont montré
qu’il était possible de distinguer une épididymite à
A. seminis d’une à H. somni par sérologie.
- A. seminis est détectable par un test de fixation
du complément sur sérum, cependant quelques réserves ont
été émises vis-à-vis de ce test. En effet on a
une très bonne corrélation avec les cas cliniques mais lors d’atteinte
subclinique de nombreux animaux apparaissent séronégatifs.
Conduite
à tenir
TRAITEMENT :
- Une fois la forme clinique apparue, le traitement est illusoire.
Il peut être éventuellement entrepris sur des animaux à
fort potentiel génétique avec un risque important de fertilité
réduite d’au moins 50%.
- Lors de découverte de polynucléaires neutrophiles
dans le sperme, sans lésion palpable au niveau du scrotum, il est intéressant
d’entreprendre un traitement antibiotique (antibiogramme ou sensibilité
connue à l’ampicilline, les tétracyclines, les sulfamides,
certaines quinolones). L’injection de tétracyclines longue action
tous les 3 jours à trois reprises permet la guérison, un contrôle
à 20-30j post traitement sera tout de même envisagé. La
marbofloxacine semble être aussi un choix intéressant.
- La castration est une solution à envisager sur les
animaux non destinés à la reproduction, permettant un engraissement
avant abattage.
EN CAS DE SUSPICION :
- L’isolement de l’animal est recommandé.
- Des tests de semence sur les autres animaux (même et
surtout ceux ne présentant pas de symptômes cliniques) permettent
de traiter les formes subcliniques et de réformer les formes cliniques.
Prophylaxie
SANITAIRE :
- La recherche de facteurs sensibilisant les animaux permet
de limiter l’impact de la maladie. En effet les individus sains, sans
stress et dans de bonnes conditions d’alimentation font face aux pathogènes
et les éliminent naturellement sans aide extérieure.
- Il est important de séparer les jeunes des adultes
pour limiter les risques de contamination notamment par B. ovis.
MEDICALE :
- o Dans les cas où la maladie revêt une forme endémique,
l’incorporation d’antibiotiques (oxytétracycline 200 mg/agneau/jour)
dans l’aliment ou l’eau de boisson peut être un moyen de
limiter l’infection.
- Certains essais de vaccination ont été entrepris.
Risques
pour l'Homme
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Epididymite à A. seminis

Orchiépididymite

Epididymite avec atrophie secondaire du testicule