RETENTION PLACENTAIRE
Il s’agit de la non expulsion des annexes fœtales
dans les 12h suivant la mise bas.
Epidémiologie – Symptômes
et Lésions – Diagnostic -
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Le risque de rétention placentaire augmente avec
- le nombre de fœtus
- la durée du part et l’interventionnisme de l’éleveur
- la mort prématurée des fœtus : avortements causés
par Toxoplasma,
Chlamydophila,
Listeria...
- l’apparition de pathologie concomitante : aspergillose…
INCIDENCE – PREVALENCE:
- Il s’agit d’une condition assez rare chez les
petits ruminants. Elle toucherait environ 1,25% des brebis.
Symptômes
et Lésions
- Une toxémie peut entraîner une mort rapide en
moins de 3jours lorsqu’un fœtus a macéré dans l’utérus.
- Une étude menée en Grèce (Fthenakis,
2000) a permis d’identifier les principaux signes de rétention
placentaire :
- 22% présentaient des efforts expulsifs, 16% un œdème
ou un érythème de la vulve
- 13% étaient anorexiques, 13% en décubitus, 12% hyperthermiques
- 7% présentaient une hyperhémie vaginale, 5% des rougeurs
au niveau du col de l’utérus
- 6% émettaient des sécrétions purulentes et/ou malodorantes
au niveau de la vulve
- 5% avaient un utérus contenant des exsudats, 4% des décharges
vaginales, 3% des exsudats avec des floculats blancs,
- 3% possédaient un cervix irrégulier et anormal.
- 2% étaient abattues
Diagnostic
DIAGNOSTIC CLINIQUE
- Il est basé sur la présence de membranes fœtales
à la vulve de la mère plus de 12h après la fin de la mise
bas.
- Une exploration vaginale avec un gant enduit de gel gynécologique
permet d’évaluer si le col est encore ouvert et éventuellement
si un petit est engagé.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
:
- La présence d’un avorton ou la persistance d’un
fœtus mort doivent absolument être différentiées.
Conduite
à tenir
TRAITEMENT :
- Si le col est suffisamment ouvert, une exploration de l’utérus
doit être entreprise pour vérifier l’absence de fœtus.
Lorsqu’un fœtus est présent, un accouchement manuel, une
césarienne ou une embryotomie doivent être entrepris selon l’état
du fœtus et de la mère.
- Un nettoyage de l’utérus peut être entrepris
si le col est ouvert. A l’aide d’une sonde à drencher pour
veau, une solution diluée de Calendula officinalis
ou de chlorhexidine est instillée dans l’utérus, puis le
liquide est extrait de l’utérus à l’aide de cette
même sonde, libérée du flacon. Après ce nettoyage
des oblets gynécologiques peuvent être administrés
in utero.
- Il ne faut en aucun cas forcer le passage du col sous peine
de perforer l’utérus ou le vagin.
- Un traitement antibiotique par voie parentérale est
mis en place, en association ou seul lorsque le col est insuffisamment ouvert.
- L’injection par voie sous cutanéede 10 à
20 UI d’ocytocine à 12h d’intervalle aide à l’expulsion
des membranes
- La délivrance manuelle ne doit pas être entreprise
dans la mesure du possible. De même il faut éviter de trop couper
les portions de délivrance visible, leur poids permet naturellement
le désengrènement des cotylédons.
DEVENIR DE LA FEMELLE
ATTEINTE
- La rétention des membranes fœtales ne semble pas
avoir de répercussion sur la gestation suivante chez les brebis laitières
très certainement du fait de la longue période d’anoestrus.
Chez les brebis à viande dont la remise à la reproduction est
avancée, le risque de diminution de fertilité peut ne pas être
négligeable.
Prophylaxie
SANITAIRE :
- L’exercice physique, la prise en compte des facteurs
favorisant les dystocies permettent de limiter le nombre de non délivrance.
MEDICALE :
- La vaccination contre les agents occasionnant des avortements
est un bon moyen pour réduire les non délivrances.
- Il a été démontré en élevage
bovin que des injections de sélénium prévenaient l’apparition
de rétention placentaire. Les injections de sélénium ante
partum dans un but prophylactique contre le raide, pourrait être
à l’origine de la faible incidence de cette pathologie chez les
petits ruminants. L’injection de sélénium à 60j
et 14j prepartum semblerait réduire l’incidence de ces non délivrances.
La gestion de la reproduction en troupeau ovin et caprin (mise à la
lutte) rend difficile ce protocole (date de part méconnue).
Risques
pour l'Homme
- La délivrance manuelle sans protection peut engendrer
la transmission de certains agents infectieux responsables d’avortements.
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rétention placentaire