TOXOPLASMOSE
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Protozoaire : Toxoplasma gondii, du groupe des coccidies

- Parasite intracellulaire
TRANSMISSION :
- Cycle sexué chez le chat, libération d’ookystes
dans les fèces pendant les 4 à 12j suivant l’infection

- Le ruminant non immun ingère les ookystes sporulés,
les digèrent, ce qui libère les sporozoïtes
- 4 j post infection, des tachyzoïtes sont présents
dans les nœuds lymphatiques mésentériques. Une phase de
parasitémie du 5° au 12°j post infection permet la diffusion
des toxoplasmes, la réponse immune apparaît à la fin de
la parasitémie, début de la formation de kystes à bradyzoïtes
dans les muscles et le cerveau.
- Le toxoplasme peut être retrouvé dans le lait
et le sperme de caprin
ESPECES AFFECTEES :
- Mouton, chèvre, porc, Homme
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
- Mondiale
- Deuxième cause d’avortement en Midi-Pyrénées
pour les ovins et en Poitou-Charentes pour les caprins
INCUBATION :
Symptômes
- Les avortements touchent principalement les ovins, ils sont
moins fréquents chez la chèvre
- Dans les premiers stades de gestation :
- Colonisation du placenta puis atteinte du fœtus
- Mort du fœtus suivie d’une résorption, d’une
momification ou d’un avortement
- Infection plus tardive environ après 70j de gestation:
- Fœtus infecté et immun, prématuré
- Agneaux faibles ou normaux, souvent accompagné d’un fœtus
momifié
- Anomalies cérébrales dues à l’anoxie provoquée
par l’infection et la dégénérescence du placenta
- Forte mortinatalité
Lésions
- o Les lésions sont peu voire non caractéristiques.
- La momification du fœtus : « agneau miniature brun
chocolat » avec un placenta souvent de couleur brun-gris.sont observables.

- Des cotylédons sont rouge vif à foncé
avec des foyers de nécrose (points blanchâtres de 1-2 mm de diamètre)
pouvant apparaître minéralisés au microscope, autours desquels
on peut retrouver des toxoplasmes.

- Les avortons présentent parfois un oedème sous
cutané en gelée de groseille avec des fluides séro-hémorragiques
dans les cavités.
- Dans l’encéphale du foetus infecté on
peut observer une légère méningite lymphoïde, quelques
foyers de nécrose, foyer de leucomalacie dans la substance blanche.
- Parfois l’amnios est épaissi du fait de l’inflammation.
Diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
- Autres causes d’avortements de fin
de gestation.
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Il se fait sur encéphale d’avorton ou cotylédons
infectés par culture cellulaire : long et peu facile.
- L’immunohistochimie sur antigène de toxoplasme
peut être effectuée sur des prélèvements de placenta
ou d’avortons.
- La PCR sur les gènes P30 et B1, B1 est plus sensible
car répété dans le génome sur des prélèvements
de placenta ou d’avortons.
Sérologie
- ELISA +++, immunofluorescence, test d’agglutination
au latex
- La détection des anticorps anti-toxoplasmes à
partir du sérum ou des fluides du fœtus indique que l’infection
a eu lieu pendant la gestation.
- La détection précoce des anticorps chez les
mères infectées est possible.
- Le taux d’anticorps est plus élevé quelques
semaines après l’avortement ou la mise bas, et reste élevé
longtemps après l’infection initiale.
- Elle doit se faire sur une dizaine d’adultes minimum.
- Un résultat positif sur du sérum maternel ne
permet pas d’affirmer que l’avortement est du à Toxoplasma
gondii, une analyse sur deux prélèvements pratiqués
à 15j d’intervalle avec une augmentation significative ou un maintien
à fort taux d’anticorps permet de qualifier l’infection
de « récente ».
Conduite
à tenir
TRAITEMENT :
- Sur animaux infectés : le traitement est à base
d’anti-folinique : pyrimethamine
- Sur les femelles gestantes dans un lot où il y a des
avortements on peut utiliser la spiramycine, le sulfadimethoxine-trimethoprime,
le sulfadiazine-triméthoprime, la sulfadiazine pyriméthamine
- Il reste peu intéressant car coûteux et d’efficacité
limitée
EN CAS DE SUSPICION :
- Il faut isoler la mère ayant avorté
- Désinfecter les locaux et le matériel
souillé permet de limiter la contamination
Prophylaxie
SANITAIRE :
- Il faut interdire aux chats l’accès à la
nourriture pour petits ruminants
- Réduire l’accès aux pâturages contaminés
aux agnelles séronégatives permet de limiter les vagues d’avortements.
MEDICALE :
- Vaccination :
- souche de T. gondii S48 atténuée, ne formant pas
de kystes tissulaires, n’engendrant pas d’ookystes chez le chat
- Ovilis® Toxovax : injection en sous cutané entre 4 mois et
3 semaines avant la mise à la reproduction, les agnelles peuvent être
vaccinées dès 5mois, NON COMMERCIALISE POUR LA CHEVRE.
- Le vaccin permet de réduire l’incidence des avortements
et augmente le pourcentage des agneaux viables.
- Chimioprévention :
- Deux produits semblent être actifs, cependant aucune AMM ne leur
a été accordée.
- monensin : 15mg/animal/j (pas de produit avec AMM petit ruminant) ou décoquinate
2mg/kg/j (pas d’AMM pour cette indication)
Risques
pour l'Homme
- Il s’agit d’une zoonose grave chez certains individus
: femmes enceintes séronégatives et les personnes immunodéprimées.
- Chez la femme enceinte les conséquences dépendent
du moment de l’infection, le risque maximal se situant entre la 10°
et la 24° semaine de grossesse.
- La consommation de viande peu cuite ou le contact avec des
substances foeto-maternelles lors de mise bas sont des facteurs de risque de
toxoplasmose, le lait cru de chèvre peut aussi poser problème
mais de façon rarissime
- Chez les personnes immunodéprimées, la toxoplasmose
peut être mortelle, les kystes tissulaires pouvant être réactivés
et avoir de graves conséquences notamment lorsqu’ils sont localisés
au cerveau
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Tachyzoite de Toxoplasma gondii

Cycle du parasite

mode de transmission

placentite toxoplasmique

avorton