FIEVRE Q
Coxiellose Query fever
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Coxiella burnetii est une bactérie appartenant
à la famille des Coxiellacae, il s’agit d’une bactérie
intracellulaire obligatoire possédant une paroi similaire à celle
des Gram négatif

- Les cellules cibles de la bactérie sont les monocytes
et les macrophages, elle se localise préférentiellement dans
les glandes mammaires, les ganglions rétromammaires, le placenta.
- Elle possède une très grande résistance
aux désinfectants, à la chaleur ainsi qu'aux autres agents physiques.
- Elle peut survivre jusqu'à plusieurs mois dans l'environnement.
TRANSMISSION :
- oronasale par
- des aérosols de produits contaminants.
- le lait, le colostrum,
- les produits d'avortement (placenta, liquide amniotique)
- les sécrétions utérines
- les fèces et les urines.
- La contamination par voie oculaire est possible
- une morsure de tique contaminée peut aussi occasionnellement
transmettre la maladie.
- les chèvres ayant avorté peuvent excréter
les Coxiella jusqu'à 14j par des écoulements vaginaux
et jusqu'à 52j dans le lait.
ESPECES AFFECTEES :
- bovins, ovins, caprins, animaux sauvages, Homme ….
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
- bactérie ubiquiste à l'exception
apparemment de la Nouvelle Zélande.
INCUBATION :
- variable, elle dépend du stade physiologique lors de
l'infection.
Symptômes
- L’infection est principalement inapparente on peut néanmoins
voir quelques cas d’anorexie, de bronchopneumonie, ou de kératoconjonctivite
- Chez la femelle gestante :
- L’affection latente est activée en fin de gestation.
- Les avortements plus fréquents chez la chèvre que chez
la brebis, surviennent à proximité du terme (dernier mois de
gestation).
- on observe aussi des rétentions
placentaires et des métrites,
une infertilité et des nouveaux-nés de faible poids.
- chez la chèvre, une perte d'appétit et un abattement peuvent
précéder l'avortement de quelques jours.
- Une chute de la production laitière peut être
notée du fait de la localisation de la bactérie.
Lésions
- Une placentite nécrosante est à l’origine
de l’avortement et se présente sous la forme d’un placenta
à l'aspect de cuir et des zones d'exsudat crémeux blanc-jaune.

- Chez le foetus, les lésions restent discrètes,
on peut néanmoins retrouver une inflammation localisée aux poumons
(pneumonie notamment chez les caprins), au foie et aux reins.
Diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
:
- Autres avortements de la fin de gestation
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Des calques de cotylédons, d'organes de l'avorton ou
des frottis de prélèvements vaginaux sont colorés par
la méthode de Gimenez, de Stamp ou de Macchiavello. Les bactéries
peuvent être confondues avec les brucelles ou les chlamydies. Cette technique
nécessite des prélèvements indemnes de contamination transportés
en moins de 48h de préférence sous froid positif.
- La PCR : les analyses se font sur des prélèvements
de lait, de colostrum, de fèces, d'urine, sur des écouvillons
vaginaux (effectués dans les trois jours suivant l'avortement), de placenta,
d'avorton (foie, et autres tissus)
- Seul le placenta lors d'avortement est systématiquement
positif, un résultat négatif sur d'autres prélèvements
n'est pas interprétable.
Sérologie
- Trois tests peuvent être effectués sur prélèvement
sanguin : ELISA ou fixation du complément ou immunofluorescence.
- La fixation du complément est moins performante que
les deux autres. Elle reste cependant la méthode la plus utilisée
(le seuil de positivité étant à 1/40)
- un test d'immunofluorescence sur antigènes de phase
I et de phase II permet de distinguer une atteinte aiguë d'une atteinte
chronique (antigènes de phase II prépondérant en aigu,
en chronique c'est l'inverse)
- des problèmes de réaction croisée avec
les Chlamydia peuvent interférer avec le diagnostic.
- un résultat sérologique positif ne permet pas
d'affirmer que Coxiella est à l'origine de l'avortement, ceci
est d’autant plus vrai pour la méthode ELISA avec laquelle on
peut détecter les anticorps jusqu’à plusieurs années
après l’infection.
Conduite
à tenir
TRAITEMENT :
- Antibiothérapie :
- Coxiella est moins sensible aux tétracyclines que les
Chlamydia
- La posologie recommandée est alors de 10mg/kg en IM tous les 6
j si nécessaire jusqu’à la mise bas. (le rythme étant
le même pour la forme longue action)
- Isolement de la femelle ayant avorté, incinération
des membranes foetales.
- Désinfection des locaux contaminés par de l'éthanol,
du glutaraldéhyde ou du formaldhéhyde gazeux.
- Traitement des produits contaminés:
- pasteurisation haute (85°C pendant 30s) du lait des élevages
atteints.
EN CAS DE SUSPICION :
- Lors d’un épisode abortif, la démarche
à suivre doit impliquer une recherche de coxiellose.
- Prélever 2 à 6 animaux (ou plus si possible)
ayant avorté il y a moins de 8 jours afin d’effectuer de préférence
deux PCR (quantitative si possible)
- Si un seul prélèvement pour PCR est possible,
on réalisera en parallèle une prise de sang pour analyse sérologique
sur au moins 10 animaux du même lot (de préférence des
animaux pouvant présenter des symptômes évoquant la fièvre
Q)
- Interprétation des résultats : cf
diagramme
Prophylaxie
SANITAIRE :
- elle doit être rigoureuse.
- une quarantaine doit précéder l'introduction
de chaque nouvel animal.
MEDICALE :
- un vaccin inactivé classique limite les aspects cliniques
de la maladie mais n'empêche pas l'excrétion à la mise
bas :
- Coxevac® , CEVA
- Chlamyvax FQ ®, Mérial : vaccin comprenant des souches inactivées
de C. burnetti en phase II, une injection en voie sous cutanée
15j avant le début de la gestation (ovin seulement).
Risques
pour l'Homme
- Chez l'Homme, la prévalence de l'infection est mal
connue car la maladie est souvent bénigne voire asymptomatique et ne
peut être diagnostiquée que par des examens biologiques complémentaires.
- incubation de 2 à 40j.
- contamination par
- inhalation de poussières infectantes
- ingestion de lait cru contaminé
- contact avec une femelle malade lors d'intervention obstétricale
- morsure de tique
- infection
- souvent bénigne voire asymptomatique
- syndrome grippal pouvant se compliquer d'une pneumonie, hépatite,
endocardite, ostéomyélite, troubles nerveux...
- risque important pour les femmes enceintes : avortements à
répétition, prématurés
- risque accru d'endocardite mortelle chez les valvulopathes.
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Coxiella burnetii

placentite

diagnostic