Examen des poumons
Zone de projection : de la pointe de l'épaule à la coupole diaphragmatique
Zone explorable : plus faible à cause de la musculature de l'épaule
Il y a deux champs pulmonaires explorables de chaque côté :
- le champ préscapulaire (préthoracique) : exploration des lobes apicaux, le membre antérieur étant en arrière; zone d’une hauteur de 10-15 cmpour une largeur de 2 à 3 doigts; cette exploration est difficile chez les animaux gras.
- le champ thoracique : exploration des lobes diaphragmatiques et cardiaques; surface en forme de triangle (bord dorsal = bas des muscles dorsaux (iliocostal), bord cranial = ligne verticale suivant les anconés, bord caudal = ligne partant de la 11ème côte à gauche (rumen) et de la 12ème côte à droite, passant par le milieu de la 9ème côte et arrivant à 2-3 doigts au dessus du coude. (Remarque : 13 côtes chez les bovins, 3 lobes pulmonaires à gauche et 4 lobes à droite).
A. Inspection
Il faut observer les mouvements respiratoires :
- fréquence
- régularité
- forme
On peut parfois observer des mouvements respiratoires anormaux, de l'emphysème cutané, une côte fracturée...
B. Palpation-pression
Si réaction de douleurpleurésie
C. Percussion
Elle nécessite un entourage calme. Elle peut donner des renseignements importants. Elle peut se réaliser de différentes manières :
- avec le poing : assez imprécise, elle permet surtout la recherche de la sensibilité
- digito-digitale : difficile
- avec un marteau et une cuvette plessimétrique (le bord le moins large étant destiné aux espaces intercostaux craniaux) : méthode la plus intéressante. Il faut parcourir tout le champ pulmonaire, à droite et à gauche, en tapant toujours deux coups brefs et secs.
- son clair mais non retentissant
son pulmonal normal
- son tympanique, retentissant
emphysème pulmonaire, la zone de projection "s'agrandit"
- son mat, étouffé
présence de liquide ou de cellules inflammatoires dans les alvéoles, par exemple lors de pleurésie, de pneumonie interstitielle aiguë...La matité ne devient perceptible que si la zone concernée est au moins de la taille d'un œuf et située à moins de 10 cm de la paroi thoracique.
Percussion pulmonaire (1min20') |
D. Auscultation
Elle doit être pratiquée dans un environnement très calme ; elle permet de percevoir les bruits provenant de l'intérieur de la cavité thoracique.
Elle est réalisée à l’aide d’un stéthoscope : il faut écouter 2 à 3 respirations à chaque fois en appliquant bien la capsule dans les espaces intercostaux, il faut explorer toute la surface des champs pulmonaires, à droite et à gauche.
L'augmentation des bruits respiratoires inspiratoires oriente vers une lésion extrathoracique, alors que l'augmentation des bruits expiratoires indique une lésion intrathoracique.
Bruits respiratoires normaux :
- murmure vésiculaire : dans le champ préscapulaire et dans l'angle dorso-caudal du champ thoracique, à l'inspiration (sonne comme un « f » aspiré) ; il correspond au déplissement des alvéoles et aux divisions de l'air bronchique sur les éperons de l'arbre alvéolaire.
- bruit mixte laryngo-trachéo-bronchique : surtout à l'expiration (sonne comme un « ch » expiré), c'est un bruit de sténose provenant du larynx, de la trachée et des bronches, il correspond aux tourbillons d'air aux passages étroits naturels
Auscultation pulmonaire (1min49') |
Bruits respiratoires pathologiques :
- absence de bruit vésiculaire
pleurésie, œdème pulmonaire, foyer de pneumonie, gros abcès...
L’absence de bruit vésiculaire peut intéresser toute la surface de projection des poumons ou seulement certaines régions. Elle est aussi possible chez l'animal pléthorique, à fort état d'embonpoint (on peut intensifier la ventilation et entendre finalement ce murmure vésiculaire avec l'exercice ou en utilisant un sac en plastique pour réaliser une apnée). - crépitation sèche
emphysème : elle correspond à la déchirure des parois alvéolaires et des bronchioles, elle est généralement associée à une expiration en partie active
- bruits de frottement
pleurésie par exemple
- bruits de râles humides ; ils sont rares car la phase exsudative de l'inflammation est courte chez les bovins (12 heures environ)
- bruits de râles secs, sonnants, claquants
présence d'un mucus épais, de pus, de lambeaux fibrineux
La différenciation entre les bruits de râles humides ou de râles secs est possible en faisant tousser l'animal : le bruit de râle humide semble « bouger».
Attention à ne pas confondre ces bruits pathologiques avec des bruits parasites (artéfacts) tels que des tremblements musculaires ou les frottements de la capsule du stéthoscope sur les poils...


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