PROLAPSUS VAGINAL
Il s’agit de la protrusion du vagin à travers les
lèvres vulvaires.
Epidémiologie – Symptômes
et Lésions – Diagnostic -
Conduite à tenir – Prophylaxie – Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- L’excès de volume et de poids exercé par
les fœtus repousse le vagin vers l’extérieur. Ceci est permis
par les modifications subies par le vagin en fin de gestation (dilatation et
allongement pour permettre la mise bas) ainsi que par la vulve (distension
pour le passage du fœtus).
- La consommation de plantes riches en œstrogènes
est un facteur favorisant, tout comme une toux prolongée, un râtelier
trop haut, le manque d’exercice quotidien, un embonpoint trop important
et les portées de grande taille.
- Des carences en zinc ont été impliquées
dans la survenue de prolapsus vaginaux, de même pour l’hypocalcémie.
TRANSMISSION :
- Il semblerait que des facteurs héréditaires
interviennent dans l’acquisition de cette pathologie
ESPECES AFFECTEES :
- Ovins, caprins, bovins, porcins, canins...
INCIDENCE – PREVALENCE:
- Plus fréquent chez les ovins (1 à 2% de la population
ovine) que les caprins
- A partir de 3%, la prévalence de la maladie devient
inquiétante chez les ovins.
Symptômes
et Lésions
- La maladie peut apparaître à partir de 60j environ
avant la mise bas, mais elle se manifeste le plus souvent dans les 3 semaines
précédant la mise bas.
- Une masse rose identifiée comme étant le vagin
sort entre les lèvres de la vulve. Il existe plusieurs catégories
de prolapsus :
- Prolapsus intermittent : le vagin apparaît lorsque la femelle est
couchée ou lorsque qu’elle met ses antérieurs surélevés
par rapport au reste du corps (au râtelier par exemple), c'est-à-dire
lorsque la pression abdominale est plus élevée. Il s’agit
bien souvent de la première phase de tout prolapsus vaginal.
- Prolapsus permanent, la muqueuse vaginale est extériorisée
en permanence.
- Prolapsus incomplet (seule la paroi vaginale est visible) ou complet
(col de l’utérus visible)
- L’animal a très souvent un comportement inhabituel,
il s’isole, ne vient pas manger ses concentrés...
- La protrusion du plancher vaginal est le cas le plus souvent
observé. Dans un premier temps la muqueuse est rose pâle, humide,
lisse et luisante. Elle devient assez vite oedémateuse, elle s’assèche,
s’ischémie, se déchire, s’infecte jusqu’à
la nécrose et la gangrène. La douleur et la gêne occasionnées
par ces lésions provoque de forte contractions abdominales.
- Le prolapsus peut contenir des organes abdominaux comme la
vessie ou tout simplement l’embouchure de l’urètre, l’animal
est alors anurique.
- La rupture vaginale est une complication assez courante du
prolapsus, la déchirure est habituellement retrouvée sur le plafond
du vagin, avec parfois une hernie de l’iléon ou du colon.

- Une hypocalcémie semble fréquemment apparaître
parallèlement au prolapsus, il n’est toujours pas démontré
spécifiquement si elle serait une des causes du prolapsus (perte de
tonus musculaire) ou une conséquence (mobilisation calcique suite au
trauma renforcée par les mobilisations de fin de gestation).
- Sans traitement, la maladie peut conduire à la mort.
- Il n’est pas rare que la mise bas soit par la suite
dystocique malgré un traitement adapté.
Diagnostic
DIAGNOSTIC CLINIQUE
- Le diagnostic se fait par l’examen clinique de l’animal,
il suffit à identifier l’origine de cette masse.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
:
- Prolapsus rectal : protrusion de la muqueuse rectale au travers
de l’anus, les lèvres vulvaires sont libres.

- Fibrome vaginal
: masse muqueuse faisant protrusion au travers de la vulve
- Présentation des annexes fœtales lors de la mise
bas : masse faisant protrusion au travers de la vulve mais d’origine
non muqueuse.
Conduite
à tenir
TRAITEMENT IMMEDIAT:
- Il peut être intéressant d’utiliser l’échographie
pour visualiser si la vessie est prolabée ou si les fœtus sont
encore vivants.
- Lors de petit prolapsus vaginaux ou de prolapsus intermittent
il est possible de poser un pessaire.
Ce dernier peut être directement attaché à la laine chez
les brebis à la toison fournie, ou à l’aide d’un
système d’attache pour les autres
- Pour faciliter la remise en place du vagin, la femelle est
mise sur le dos, les postérieurs en l’air. Cette position permet
de limiter la pression sur le vagin par les organes abdominaux (rumen et utérus
gravide).
- Pour limiter les poussées de la femelle, une anesthésie
épidurale peut être envisagée (attention au coût
de l’intervention). Le premier espace intercoccygien est repéré
par palpation, une aiguille de 25mm (d20) est insérée à
20° par rapport à l’horizontale. Une injection d’anesthésique
local (lidocaine) est efficace en 10 min environ.
- La masse vaginale est nettoyée précautionneusement.
- Si la vessie est logée dans le prolapsus, la vidanger
permet de faciliter la réduction du prolapsus.
- Mettre le vagin prolabé dans un gant permet une meilleure
préhension de ce dernier (les mains ne glissent pas à cause du
gel). Les doigts du gant permettent de retirer ce dernier une fois le prolapsus
réduit.
- La vulve est suturée à l’aide d’une
bande et d’une aiguille de Bühner ou par des épingles maintenues
par une bande vaginale.
- Si la date de mise bas est connue et proche (colostrum dans
une mamelle bien formée), son déclenchement peut être mis
en place. On peut aussi effectuer une césarienne si les petits sont
viables.
- Une couverture antibiotique (pénicilline) est prévue
pour trois jours ou plus selon l’état de la muqueuse vaginale,
la gravité des lésions et l’état de l’animal.
DEVENIR DE L’ANIMAL
- Les récidives sont fréquentes, l’animal
devra donc être éliminé du troupeau dès que possible.
- Par son caractère héréditaire, la maladie
pousse à réformer toutes les descendantes des femelles ayant
fait un prolapsus.
- Lors de la préparation à la mise bas, les sutures
vulvaires seront retirées pour laisser le passage aux nouveau-nés.
- La césarienne est fréquemment nécessaire pour plusieurs
raisons :
- La taille des fœtus
- Les lésions vaginales
- Dilatation incomplète du col utérin, il peut alors être
intéressant d’administrer un médicament homéopathique
ou de la phytothérapie dès les premiers signes de travail (coût
limité, temps d’attente nuls)
Prophylaxie
- L’élimination des animaux atteints et de leur
descendance est une bonne protection contre la réapparition de la maladie
à la campagne suivante.
- Une bonne gestion de l’alimentation en lot permet de
ne pas trop engraisser les brebis en gestation et ainsi limiter la pression
abdominale exercée par le tissu graisseux.
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prolapsus vaginal



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prolapsus rectal
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