TETANOS
Etiologie – Epidémiologie – Symptômes – Diagnostic – Traitement – Prophylaxie - Bibliographie
Etiologie
- toxi-infection non contagieuse due à la production d'une neurotoxine par Clostridium tetani dans les tissus nécrosés.
- le bacille tétanique est un germe tellurique anaérobie, retrouvé dans les sols et parfois dans les excréments.
- la spore ne se développe qu'en milieu anaérobie. Le risque concerne donc les blessures profondes avec des points de nécrose.
- la toxine une fois libérée remonte le long des axones jusqu'aux centres nerveux où elle empêche l'action des neurones inhibiteurs, provoquant une stimulation permanente des muscles striés.
Epidémiologie
- assez peu fréquent chez les agneaux.
- le plus souvent sporadique , mais peut prendre une allure enzootique de façon ponctuelle
, lorsqu’un élément blessant est présent dans la bergerie par exemple (un clou rouillé à l’entrée de la salle de traite, une auge ou un cornadis coupant…).
- on peut constater l’existence de zones dites « à tétanos », où la maladie est observée couramment, probablement suite à une accumulation de spores dans le sol.
Symptômes
- incubation d’une durée très variable, de 10 jours en moyenne, mais pouvant être comprise entre quelques jours et plusieurs semaines.
- ensuite, apparition de contractures musculaires débutant souvent en zone crâniale, ainsi qu'une procidence de la membrane nictitante.
- les signes sont souvent discrets pendant les premières 24 heures : raideur de la démarche, port des oreilles un peu haut et troisième paupière apparente.
- parfois, la maladie débute par une atteinte locale des muscles voisins de la plaie d'inoculation. Ensuite, on observe une aggravation des difficultés locomotrices accompagnée d' hyperesthésie . Toute stimulation entraîne une aggravation des spasmes musculaires.
- en phase d'état, les animaux sont en décubitus, les membres raides, incapables de manger à cause de la contraction des masséters. La température est normale en dehors des spasmes.
- le taux de mortalité peut aller jusqu'à 80%.
Diagnostic
- en phase d'état, il n'existe aucune ambiguïté.
- la plaie d'inoculation n'est pas toujours apparente.
- aucune lésion caractéristique n'est observable à l'autopsie.
Diagnostic différentiel
Myopathies, hypomagnésémie, polioencéphalomalacie, listériose, au moins dans les premières heures de l'évolution.
Traitement
- le traitement est décevant chez les petits ruminants.
- on peut tenter un débridage de la plaie avec application d'eau oxygénée, associé à un traitement à base de pénicilline.
Les sérums antitétaniques ne sont plus disponibles pour les ruminants.
Prophylaxie
- mesures hygiéniques : soins préventifs des plaies ombilicales, de bouclage, de caudectomie, hygiène de la litière.
- dans un contexte à risque on peut envisager une injection préventive de pénicilline retard avant les manipulations sanglantes.
- vacciner les mères afin d'assurer une protection colostrale aux jeunes.
Bibliographie
- ADJOU K. Maladies du système nerveux des Ovins, diagnostic différentiel, Polycopié de l’UP de Pathologie du bétail et des animaux de basse-cour, ENVA, 2005-2006, 49p.
- BRUGERE PICOUX J. Maladies des moutons, 2 ème édition, Ed. France Agricole, 2004, 50-52
- BRUGERE PICOUX J. Tétanos. La Dépêche technique vétérinaire, 1993, 32, 25
- PONCELET JL. Maîtrise du risque sanitaire lors de plaies chez le très jeune agneau. Fiche ovine GTV n°63, novembre 2004