POSTHITE, BALANITE et BALANOPOSTHITE

Posthite : inflammation du prépuce
Balanite : inflammation du gland
Balanoposthite : inflammation du gland et du prépuce.

Epidémiologie – Symptômes – Etude différentielle – Diagnostic -
Conduite à tenir –Bibliographie

Epidémiologie
ETIOLOGIE :

• Posthite enzootique à Corynebacterium spp à uréase (C. renale le plus souvent)


• Dermatose ulcéreuse à Parapoxvirus et ecthyma contagieux.


• Balanoposthite à herpesvirus caprin (CHV-1)


• Balanoposthite ulcérative à mycoplasme et uréoplasme


• D’autres bactéries peuvent intervenir comme Actinobacillus seminis, ou Histophilus somni.

TRANSMISSION :

• La posthite enzootique peut se transmettre par voie vénérienne et entraîner des vulvites chez les brebis, à l’inverse les mâles peuvent se contaminer lors de saillie de femelles malades. Le mode de transmission reste incertain chez les caprins. Les insectes peuvent aussi transmettre la maladie.


• La balanoposthite à CHV-1 est une maladie vénérienne, les petits nés de mère infectée sont sains.
• Un pénis pendulaire peut prédisposer à ce genre de maladie.

ESPECES AFFECTEES :

• Fréquent chez le mouton, davantage chez les mâles castrés que chez les béliers.


• De même chez les caprins


• Cette prédisposition chez les mâles castrés est attribuable au déficit de développement du prépuce chez ces derniers.


• La forme herpétique ne touche pas les ovins.


• La dermatose ulcéreuse n’est pas répertoriée au sein de l’espèce caprine.


• Les caprins sont sensibles expérimentalement à la balanoposthite ulcérative cependant aucun cas clinique sur le terrain n’est relaté.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE :

• L’agent de la posthite enzootique semble être ubiquiste, cependant la maladie n’a été confirmée chez les caprins qu’aux Etats-Unis.


• La forme préputiale de l’herpesvirose n’a été isolée qu’aux USA, en Australie et en Nouvelle Zélande le virus est cependant présent en Eurasie.

Symptômes communs

• Douleur et chaleur du fourreau, du prépuce s’étendant parfois au pénis.


• Refus d’accouplement


• Postérieurs arqués


• Saignements au niveau du prépuce ou après la miction


• Sténose du prépuce


• Adhésions entre le prépuce et le pénis

Etude différentielle

~ Posthite enzootique ~

• Les Corynebacterium sont des bactéries gram + que l’on peut trouver à l’état commensal au niveau du prépuce d’animaux sains.

PATHOGENIE :

• Ces bactéries à uréase produisent de l’ammoniac à partir de l’urée contenue dans les urines.


• Un régime riche en protéines est un facteur favorisant, de même que la castration (car elle peut entraîner un développement incomplet du pénis et du prépuce). La saison semble avoir aussi un rôle dans la pathologie, le taux protéique des pâtures serait vraisemblablement le réel facteur.


• L’ammoniac irrite la zone préputiale.

LESIONS :

• Seul le prépuce semble être touché.


• Des ulcères irréguliers et sanguinolents apparaissent dans la région du prépuce. Primitivement de petite taille, ils peuvent néanmoins se rejoindre et ainsi former des plages ulcérées. Ces ulcères peuvent parfois être surmontés de croûtes.


• Un œdème du fourreau n’est pas inhabituel.


• La muqueuse préputiale se nécrose.


• L’urètre peut parfois se boucher notamment par des croûtes entraînant une rétention urinaire cette dernière pouvant conduire à la mort de l’animal par urémie.


• Des tissus cicatriciels apparaissent et peuvent réduire l’orifice préputial, l’extrusion du pénis peut alors s’avérer impossible.

~ Dermatose ulcéreuse ~

• Le virus est proche de celui de l’ecthyma contagieux.

PATHOGENIE :

• Il existe deux formes l’une caractérisée par la formation d’ulcères sur la bouche et le nez ou les membres, l’autre par des ulcères sur le prépuce, le pénis et la vulve


• Il semblerait que des déséquilibres minéraux soient des facteurs favorisant l’expression clinique de la maladie.

LESIONS :

• Les ulcères peuvent être hémorragiques, plus ou moins étendus, plus ou moins profonds.


• Un pus crémeux et non odorant recouvre certains ulcères, des croûtes peuvent en recouvrir d’autres.


• Les lésions touchent principalement le prépuce pouvant entraîner un phimosis, elles atteignent assez rarement le pénis.


• Chez la femelle la vulve est oedématiée, ulcérée et présente parfois des croûtes.

~ Balanoposthite à herpesvirus caprin ~

• Il s’agit de l’herpesvirus caprin de type 1 aussi appelé herpesvirus bovin de type 6.


• Ce virus est aussi responsable de vulvovaginites.

PATHOGENIE :

• La pathogénie n’est pas complètement élucidée.


• Bien que le virus ne semble causer de lésions qu’au niveau de l’appareil génital externe, la séroconversion présume d’une possible infection systémique.


• Les lésions régressent souvent d’elles même en deux semaines.


• Après la guérison clinique, un animal peut déclarer de nouveau la maladie.

LESIONS :

• Des excoriations sont présentes sur la muqueuse pénienne.


• Des ulcères peu profonds de 2mm à 2cm de diamètre sont visibles sur le prépuce.


• Il n’est pas rare d’observer un prolapsus du pénis avec un œdème de ce dernier.

~ Balanoposthite ulcérative ~

• Cette maladie est déclenchée par des mollicutes (uréaplasmes et mycoplasmes).


• Elle donne une vulvovaginite chez la brebis

LESIONS :

• Elles apparaissent 4 à 10 jours après l’introduction des béliers au sein des brebis pour la lutte.


• Le prépuce est enflé, des érosions sont visibles à la jonction cutanéomuqueuse.


• La muqueuse pénienne est oedémateuse et hyperhémiée.


• Les érosions peuvent s’étendre et former des ulcères atteignant le gland et le diverticule urétral. Ces ulcères peuvent être recouverts d’un exsudat séro-purulent.

Diagnostic

Conduite à tenir
TRAITEMENT :

~ Posthite enzootique ~

• Les stades avancés répondent assez mal aux traitements, l’intervention chirurgicale peut être la seule issue.


• Un traitement local est préconisé :
  • Emploi d'une pommade antibiotique (pénicilline, bacitracine) après avoir nettoyé la plaie (eau oxygénée).
    ou
  • Irrigations dans le fourreau avec des solutions bactéricides comme le sulfate de cuivre ou une solution d’alcool à 20%.
    ou
  • Application de aérosol d’oxytétracycline quotidiennement jusqu’à la guérison (environ 10jours)
    ou
  • Pommade intramammaires antibiotiques (Smith 1994)
  
  
• Les lésions récentes peuvent être traitées par de l’hygiène (tonte de l’abdomen et de la zone pelvienne) et un simple changement alimentaire (réduction de l’apport protéique).


• L’animal devra être parqué sur une aire propre (paillage fréquent)

~ Dermatose ulcéreuse ~

• Les lésions guérissent d’elles même en 2 à 8 semaines voire plus.


• Des applications de teintures d’iode permettent de limiter les complications bactériennes.


• Une solution de sulfate de cuivre à 30% peut aussi être appliquée sur les ulcères.

~ Balanoposthite à CHV-1 ~

• Il n’existe pas de traitement spécifique. Il peut cependant y avoir des infections bactériennes secondaires traitées par des antibiotiques.

~ Balanoposthite ulcérative ~

• Un traitement antibiotique semble possible avec de l’enrofloxacine et/ou de l’oxytetracycline LA, cependant il n’est pas rare de noter des échecs thérapeutiques

MESURES HYGIENIQUES

• Quelque soit l’étiologie de la balanoposthite, l’animal atteint doit être retiré des plans de reproduction et isolé.


• Les individus en contact avec le ou les animaux atteints doivent être contrôlés.

Prophylaxie

~ Posthite enzootique~

• Maintenir la zone préputiale (et l’abdomen) propre : tondre cette zone


• Les implants de propionate de testostérone se sont avérés de bons moyens pour prévenir la posthite dans les zones infestées, cependant, l’usage de ce dérivé hormonal n’est pas utilisable sur les animaux dont la viande est destinée à la consommation humaine.

~ Balanoposthite à CHV-1 ~

• Les jeunes mâles et femelles doivent être séparés des adultes avant leur maturité sexuelle.


• Les adultes de sérologie positive doivent être exclus de la reproduction. Seuls les animaux négatifs peuvent être inclus dans les plans de reproduction. Les jeunes ne doivent pas être testés avant quatre mois, les anticorps maternels pouvant intervenir avec le test.

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penis pendulaire bélier

       
(Balano)posthite du bélier.