LES MAMMITES GANGRENEUSES CAPRINES
Epidémiologie – Symptômes
– Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Par ordre de fréquence :
- Staphylococcus aureus, il s’agit d’une bactérie
très toxinogène par la présence d’hémolysines
alpha et bêta.
- Coliformes : Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli
- Clostridies (colonisations secondaires bien souvent)
- Mannheimia haemolytica,
- bactérie gram négatif appartenant à la famille
des Pasteurellaceae
- forme gangreneuse plutôt présente en Afrique du Sud où
les petits tètent la mère jusqu’au sevrage.
- symptomatologie et épidémiologie identique à la
forme ovine
TRANSMISSION :
~ Staphylococcus aureus ~
- La mamelle s’infecte à l’occasion d’un
stress (mise à la traite, changement brusque d’alimentation…)
ou de plaies (ou lésions) du trayon.
~ E. coli ~
- La contamination se fait certainement par l’environnement.
Il s’agit d’une mammite assez peu contagieuse qui a plutôt
lieu à la mise bas.
~ Pseudomonas aeruginosa ~
- La transmission se fait par la machine à traire et
l’eau résiduelle.
- Les facteurs favorisant l’apparition de la maladie sont
:
- Le stress
- Des blessures au niveau des trayons
- Une mauvaise hygiène et une grande humidité de la litière
- Des conditions débilitantes
~ Mannheimia haemolytica ~
- Ces bactéries ont un réservoir animal. Elles
colonisent principalement le tractus respiratoire et la cavité buccale
des jeunes chevreaux.
- Elles entrent dans la mamelle par l’ouverture du trayon
lors de l’allaitement. Les chevreaux étant à l’origine
du dépôt de la bactérie sur la peau des trayons.
- Les lésions des trayons rendent plus susceptibles les
mères (ecthyma, gerçures…)
d’où une contamination plus importante en hiver ?
INDIVIDUS AFFECTEES :
- Les hautes productrices sont souvent celles qui sont touchées.
INCIDENCE – PREVALENCE:
- Les cas de pasteurellose mammaire sont assez rares en France
du fait de la conduite d’élevage, en effet les chevreaux restent
assez peu longtemps sous la mère.
Symptômes
- La mammite gangreneuse est une infection suraiguë, caractérisée
par une atteinte brutale de la mamelle évoluant rapidement vers la gangrène,
accompagnée d’une atteinte grave de l’état général
pouvant mener à la mort de l’animal.
- Une thrombose des vaisseaux de la mamelle entraîne la
formation de zones ischémiques et la nécrose.
- La mamelle est d’abord tendue, chaude, rouge, très
sensible. La zone atteinte devient rapidement violacée. Un œdème
de la mamelle et des tissus avoisinant la veine mammaire apparaît. Les
boiteries du côté atteint sont fréquentes.
- La gangrène s’installe, la mamelle se refroidit,
flétrit, un sillon disjoncteur devient visible.
- Le lait ressemble plus à une sécrétion
aqueuse, séro-hémorragique.
- A l’examen histologique, le parenchyme mammaire est
lui aussi rouge. Les galactophores sont obstrué par de la fibrine et
des débris.
~ Staphylococcus aureus ~
- Les toxines alpha et bêta diffusent rapidement et créent
un état de choc. Elles provoquent localement des thromboses vasculaires,
un œdème suivi de gangrène.
- Dans le meilleur des cas l’animal perd la mamelle atteinte.
- Dans les cas où la chèvre survit, elle excrète
de manière intermittente mais durable des bactéries. De plus
une fibrose mammaire s’installe accompagnée, d’une chute
de production.
~ Pseudomonas aeruginosa ~
- La mamelle est oedématiée, dure, chaude et douloureuse.
Il n'est pas rare que les mammites soient unilatérales et du même
côté. Des abcès qui fistulent sont surmontés de
croûtes noirâtres.
- Une hypogalactie voire une agalactie s’en suit.
- Le lait prend un aspect aqueux et contient des floculats de
pus.
- Même après un traitement, les pis ne récupèrent
pas toujours leur fonctionnalité initiale.
Diagnostic
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Une culture sur lait de mammite permet d’identifier
la bactérie en cause.
~ Pseudomonas aeruginosa ~
- Une culture sur prélèvement d'eau résiduelle
de l'installation de traite après enrichissement peut aussi être
entreprise.
Conduite
à tenir
TRAITEMENT :
- L’exérèse de la partie touchée
peut sauver l’animal.
- Un traitement antibiotique accompagné de diurétique
et d’anti-inflammatoire non stéroïdien peut permettre à
l’animal de se rétablir.
- Par l’administration d’ocytocine et une traite
régulière, les toxines et les bactéries sont évacuées
plus rapidement.
~ Staphylococcus aureus ~
- Les antibiotiques de choix sont les bétalactamines
dont la pénicilline, l’ampicilline et la céfalexine.
- Pour être efficace ils doivent être administrés
tôt (avant l’apparition des symptômes serait idéal),
et à forte dose pendant 3-4 jours au moins.
- Lorsque la phase gangreneuse a débuté, le traitement
ne peut pas empêcher la perte de la mamelle. Il permet seulement de sauver
la chèvre.
~ Pseudomonas aeruginosa ~
- Une antibiothérapie à base de gentamycine, ou
de colistine par exemple peut être envisagée.
Prophylaxie
SANITAIRE :
~ Staphylococcus aureus ~
- Il faut impérativement éliminer les brebis dont
la mamelle présente des indurations pendant la période sèche.
- Les brebis atteintes de mammites gangreneuse doivent être
isolées.
- La lutte contre les maladies cutanées (ecthyma,
plaies du trayon) permet de limiter la propagation de la maladie.
- Enfin une bonne gestion de l’environnement est primordiale
: éviter les changements brusques d’alimentation, les courants
d’air, les refroidissements…
~ Pseudomonas aeruginosa ~
- La machine à traire doit être nettoyée
après chaque traite.
- Le matériel doit être disposé de sorte
à éviter toute eau résiduelle.
MEDICALE
:
~ Staphylococcus aureus ~
- Les vaccins n’ont pas fait l’objet d’études
sur leurs résultats en élevage caprin.
- L’utilisation des autovaccins n’est plus autorisée
actuellement.