PESTIVIROSE OVINE
BORDER DISEASE
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Pestivirus, apparenté au virus de la maladie des muqueuses
(BVD-MD)
- Virus enveloppé à ARN de la famille des Flaviviridae
- Il existe deux biotypes, les virus cytopathogènes et
les virus non cytopathogènes. La plupart des virus touchant les petits
ruminants appartiennent au type cytopathogène.
TRANSMISSION :
- L’infection naturelle se fait par voie respiratoire
ou digestive, le virus peut aussi être transmis par un certains nombres
d’actes :
- Injection lors d’utilisation d’aiguilles contaminées.
- Tatouage
- Castration
- Biberonnage
- Excrétion dans les sécrétions nasales,
l’urine, le lait, les sécrétions utérines, le sperme
et les matières fécales.
- Les chèvres malades ne transmettent apparemment pas
le pestivirus à leurs semblables, les autres caprins semblent se contaminer
au contact des animaux IPI.
- Verticale : naissance d’agneaux IPI (infectés
permanents immunotolérants) et de chevreaux dans une moindre mesure.
ESPECES AFFECTEES :
- Bovins, ovins, caprins, porcins et ruminants sauvages
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
- La maladie est répandue en Europe, Australie, Amérique
du Nord ainsi qu’Israël et l’Afrique du Nord.
- Elle a été décrite pour la première
fois en France en 1984
INCUBATION :
Symptômes
FORME AIGUË
:
- Il ne s’agit pas de la forme la plus courante.
- Les animaux présentent une hyperthermie, une leucopénie
prolongée, une anorexie, parfois de la conjonctivite, des écoulements
nasaux, de la diarrhée et de la dyspnée.
- Une forme aiguë peut survenir chez les animaux IPI
,
elle se manifeste par des écoulements nasaux et oculaires persistants
et abondant pouvant entraîner une détresse respiratoire, cette
forme est engendrée par l’infection par un virus cytopathogène
de l’animal.
- Aveyronite ou forme hémorragique : souche hyper virulente
entraînant une chute de production chez les brebis, une entérite
aiguë hémorragique sur 5 à 25% des animaux accompagnée
d’un syndrome hémorragique ; les agneaux présentent un
syndrome hémorragique mortel accompagné d’une diarrhée
FORME CLASSIQUE :
- La maladie reste subclinique chez la brebis et la chèvre
adulte. On peut observer une légère hyperthermie et une leucopénie
3 à 14j après l’infection (virémie) puis elles disparaissent.
- Les agneaux et les chevreaux infectés manifestent un
retard de croissance.
- Les femelles gestantes sont les principaux individus touchés
: on remarque des avortements et de l’infertilité. L’atteinte
du placenta et du fœtus se fait en une semaine.
- Infection de la femelle gestante avant 60 à 80j :
- Mort fœtale dans 50% des cas chez la brebis : momification
,
résorption ou avortement plus tardif.
- Chez les chèvres gestantes la quasi-totalité des infections
avant 60j conduisent à un avortement ou une résorption embryonnaire.
- Une insuffisance en hormones T3-T4, démontrée chez les
ovins, contribue à un fort retard de croissance notable aussi chez
les caprins mais dont le mécanisme n’a pas fait l’objet
de recherche.
- Naissance d’IPI (infecté persistant immunotolérants)
- Les souches très virulentes entraînent une déficience
en myéline ayant pour conséquences des tremblements et une
grande difficulté à se lever et se tenir debout chez les
ovins et caprins. Elles entraînent aussi un nombre plus élevé
de follicules pileux primaires (poil hirsute) ainsi qu’une pigmentation
de la laine. Cette anomalie de la pilosité n’est pas évidente
chez le chevreau comme chez l'agneau. Mort en quelques semaines.
- Les souches peu virulentes ne provoquent aucun signe clinique
- Infection autour de 60-80 j de gestation :
- Mortalité fœtale plus rare à l’exception des
caprins.
- Naissance d’IPI asymptomatique ou présentant un dépérissement
chronique ou du jetage associé à une détresse respiratoire.
- Naissance d’IPI atteints de diarrhée profuse, avec une mortalité
très élevée dans les 2 à 4 semaines suivant la
naissance.
- Naissance d’agneaux séropositifs présentant des anomalies
congénitales (hypoplasie cérébelleuse, hydranencéphalie
déviation et déformations de la face et des membres de type
arthrogrypose…)
- Infection après 80j de gestation :
- Mort fœtale et mortinatalité très faible
- Possibilité de présence d’antigènes viraux
dans des foyers d’artérites nodulaires
- Les signes nerveux peuvent disparaître autour de 3 à
6 mois. Ils peuvent néanmoins réapparaître lors de période
de stress.
BILAN :

Lésions
FORME AIGUË
:
- Chez les brebis :
- lésions hémorragiques en coups de griffes de la muqueuse
de la caillette et de l’intestin grêle et du colon.
- Hypertrophie des ganglions mésentériques, splénomégalie
et pétéchies sur l’épiploon
- Chez les agneaux :
- Hypertrophie des ganglions mésentériques, splénomégalie,
entérite plus ou moins hémorragique
- Congestion du thymus, pneumonie, stomatite
FORME CLASSIQUE :
- Chez les ovins :
- Souvent les fœtus sont momifiés.
- déficience en myéline et un nombre plus élevé
de follicules pileux primaires
- Chez les caprins :
- Placentite nécrosante (petites taches grises sur les cotylédons),
nécrose sévère des caroncules
- Deux chevreaux ont montré de l’arthrogrypose et un une fente
palatine.
- Chez les ovins et caprins :
- Déficience en myéline (hypomyélinogenèse,
dysgénésie de la myéline)
et surpopulation de cellules gliales dans le système nerveux central,
présence de cavités et de nécrose dans la substance
blanche du cerveau, infiltration lymphocytaire périvasculaire.
- Hydrocéphalies, hypoplasie cérébelleuse

Diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
- Autres causes d’avortements à
malformations congénitales
DIAGNOSTIC CLINIQUE
- Lors de forme aiguë le diagnostic
se fait grâce à des lésions épithéliales,
une diarrhée et une leucopénie, ou bien des avortements associés
ou non à des agneaux trembleurs et bourrus ou des chevreaux trembleurs.
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Isolement du virus dans les cellules mononucléées
sanguines : isolement sur culture cellulaire et identification par immunofluorescence
ou par RT-PCR
- Prélèvements possibles : placenta, sécrétions
utérines, poumons, estomac et intestins, foie, thyroïde, thymus,
reins, encéphale, nœuds lymphatiques et rate de fœtus.
Sérologie
- Séroneutralisation mettant en évidence les anticorps
dirigés contre les protéines d’enveloppe ou Elisa
- La recherche d’anticorps et d’antigènes
permet d’identifier les animaux IPI (présence d’antigène
et absence d’anticorps). La présence d’antigènes
est détectable à tout moment entre 1 mois de vie (après
disparition des effets des anticorps colostraux maternels) et avant 4 ans (certains
animaux peuvent alors développer des anticorps). On confirme cette virémie
persistante en testant à nouveau l’animal trois semaines plus
tard.
- Le diagnostic sérologique d’un avortement peut
se faire sur prélèvement sanguin de la mère sur tube hépariné
Conduite
à tenir
- Aucun traitement efficace.
- Eliminer les IPI
Prophylaxie
- Vaccination : vaccins contenant au moins une souche de border
disease représentative et une souche proche du virus BVD-MD
- La vaccination se fait avant la première gestation
afin de protéger les fœtus de l’infection.
- Un plan de lutte peut être mis en place :
- « vaccination » : utilisation de vaccin ou mise en présence
des agnelles avec du virus sauvage avant la gestation
- Eradication des IPI et/ ou des malades par recherche des anticorps et
du virus
- Sérologie sur tout le troupeau et recherche de virus sur les
négatifs
Ou
- Possibilité de vacciner les ovins avec 1/5 de la dose de Mucosiffa®
pour les adultes et 1/10 de la dose pour les agneaux (hors AMM). Les séronégatifs
après vaccination seront éliminés (IPI).
- Séparer les ovins et les caprins des bovins pour limiter les transmissions
inter espèces.
- Le principal souci rencontré lors de la vaccination
est l’absence de protection croisée entre les différentes
souches de virus.
- Les nouveaux animaux introduits doivent être testés
ou provenir d’un troupeau indemne.
Risques
pour l'Homme
pour accéder à la galerie photo cliquez sur l'image....

IPI: infecté permanent immunotolérant

momification foetale

déficience en myéline

anomalies encéphaliques