LEPTOSPIROSE
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie – Risques
pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Leptospira interrogans, spirochète aérobie
- Sa survie dans le milieu extérieur est de courte durée
(quelques heures), sauf dans les endroits humides où elle peut persister
jusqu’à plusieurs mois.
- Chez les ovins, les principaux sérovars retrouvés
en France sont les sérovars grippotyphosa, sejroe,
icterohaemorrhagiae et tarassovi
- Chez les caprins, les sérovars les plus fréquents
sont grippotyphosa, pomona, icterohaemorrhagiae
et canicola.
TRANSMISSION :
- La contamination se fait par contact avec la peau et l'ingestion
d'aliments ou d'eau contenant la bactérie.
- Les éléments contaminants sont les urines, les
placentas, des pertes vaginales (et utérines)
- Les caprins et les ovins ne semblent pas être un réservoir
naturel de la bactérie, leur contamination se fait donc par le biais
d’autres espèces (rongeurs)
ESPECES AFFECTEES :
- Bovins, ovins, porcins, canins, rongeurs, insectivores ainsi
que de nombreuses autres espèces
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
INCUBATION :
- La période d’incubation varie de 5 à 7
jours.
Symptômes
- Le tableau clinique est très variable, il va de la
simple forme inapparente à la forme suraiguë. La forme clinique
est plutôt rare chez les ovins.
FORME AIGUË :
- Une septicémie se développe en 3 à 5
jours provoquant fièvre et hémolyse.
- Une hyperthermie s’installe accompagnée d’une
anorexie, d’un abattement, ainsi qu’un ictère et une hémoglobinurie.
- Cette forme est surtout observable chez le jeune.
- Lorsque la femelle est infectée dans les deux semaines
précédant le part ou lorsque le jeune est contaminé jusqu’à
une semaine en post-partum, on peut voir apparaître une mortalité
néonatale suite à un syndrome hémolytique chez le nouveau-né
FORME CHRONIQUE :
- Anémie, avortement, manifestations nerveuses.
- Les brebis peuvent présenter une agalactie qui n’est
pas associée à une induration de la mamelle.
- Chez les ovins, des néphrites ont été
observées mais les signes cliniques les plus fréquents sont des
troubles de la reproduction (mortinatalité et surtout avortements).
On peut voir jusqu’à 20% des gestantes de plus de trois mois avorter.
- Chez la chèvre, l'infection conduit à un ictère,
à une hémoglobinurie, à une infécondité,
à des avortements et à un taux de mortalité important
chez les jeunes. Les avortements apparaissent au cours du dernier trimestre.
- L’atteinte hépatique subaiguë peut se traduire
par une photosensibilisation.
Lésions
- Chez l’adulte et le jeune :
- Présence d’un ictère dans les formes aiguës.
- Le foie est hypertrophié, on peut y noter des foyers de nécrose
- Des lésions de néphrite
- Chez le foetus avorté:
- Lésions non spécifiques d’autolyse
- Parfois un ictère du tissu sous cutané est visible
- Sur le placenta:
- Décoloration du placenta (jaune orangé)
Diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
- Diagnostic de l’ictère :
- Parasitose sanguine
- Intoxication au cuivre
- Parasitisme hépatique
- Intoxication végétale (mercuriale)
- Avortements du dernier tiers de gestation
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Le recours au laboratoire sera essentiel pour identifier la
bactérie à partir du foetus, du placenta ou des urines ; chez
la brebis avortée, la bactérie est présente pendant 14
jours après avortement dans les urines.
- Les prélèvements doivent être rapidement
transmis au laboratoire car la bactérie est fragile.
- La bactérie peut être identifiée par Immunofluorescence.
- La PCR est aussi une méthode d’avenir dans cette
recherche
Sérologie
- Des anticorps apparaissent vers le 6ème jour pour atteindre
un taux maximum vers le 10ème jour et disparaître progressivement
en 40 à 50 jours.
- La sérologie, basée sur la cinétique des
anticorps, peut-être utile pour l'établissement du diagnostic
en l'absence de bactériologie.
- Il est toute fois plus intéressant de faire une sérologie
de groupe, les anticorps anti-leptospire étant relativement fugaces
et la réponse immunitaires très variable.
Conduite
à tenir
- L’utilisation d’antibiotiques tels que la dihydrostreptomycine
et l’oxytétracycline est indiquée.
- Un hépatoprotecteur et un diurétique peuvent
être administrés pour aider l’animal.
Prophylaxie
SANITAIRE :
- Les rongeurs étant des porteurs sains de la maladie,
le contrôle de leur population est tout à fait nécessaire.
- La distribution d’une eau de boisson propre et saine
est un point clef de la prophylaxie.
MEDICALE :
- Une vaccination deux à quatre fois par an avec un vaccin
contenant la souche la plus présente dans la région existe cependant
elle n’est pas permise en France.
- L’administration par voie orale (dans la nourriture)
de tétracyclines à la posologie de 300 à 500mg/animal/j
en milieu de gestation et ce jusqu’en fin de gestation protège
de l’infection.
- Tous les 10j, une injection de tétracyclines longue
action peut prévenir de l’infection.
Risques
pour l'Homme
- Chez l’Homme, l’infection peut être asymptomatique
comme elle peut être grave.
- La maladie a deux phases: la première dite aiguë
caractérisée par de la fièvre, des maux de tête,
des suffusions conjonctivales et une jaunisse dans les cas sévères,
la seconde dite phase immune au cours de laquelle la bactérie est excrétée
dans l’urine, est caractérisée par des symptômes
non spécifiques et moins marqués que lors de la phase initiale.
- Il n’est pas rare d’observer des myalgies.