CAMPYLOBACTERIOSE
ou VIBRIOSE
Epidémiologie – Symptômes
– Lésions – Diagnostic
-
Conduite à tenir – Prophylaxie
– Risques pour l'Homme - Bibliographie
Epidémiologie
ETIOLOGIE :
- Campylobacter fetus spp. fetus
(anciennement C. fetus spp intestinalis ou Vibrio fetus)
la souche B1 serait la plus représentée.
- Campylobacter jejuni
- Bactéries gram négatif en
forme de S
- Bactéries courantes du tube digestif
du bétail, de la faune sauvage et des oiseaux.
- Il s’agit d’une bactérie
fragile, sensible à la dessiccation.
TRANSMISSION :
- Les femelles sont sensibles lors du 2° tiers de gestation,
elles se contaminent par voie orale lors d’ingestion de nourriture ou
d’eau de boisson contaminée.
- Contamination des aliments par des animaux à portage
intestinal asymptomatique.
ESPECES AFFECTEES :
- Bovins, ovins, caprins, pour C. fetus spp fetus
- Bovins, ovins, caprins, oiseaux, carnivores pour C. jejuni
- La forme abortive est rare chez les caprins.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
:
- Bactérie ubiquiste
- Responsable de nombreux avortements en Grande Bretagne, en
Nouvelle Zélande, et aux Etats-Unis.
INCUBATION :
Symptômes
- La campylobactériose cause des avortements, des entérites
et de l’infertilité.
- L’avortement a lieu dans les six à huit dernières
semaines de gestation et suit l’infection d’une à trois
semaines. Lorsque la gestation est menée à terme, elle aboutit
à la naissance d’agneaux ou de chevreaux mort-nés ou très
faibles décédant très rapidement d’inanition, d’hypothermie...
- Les avortements peuvent toucher 70 à 90% du troupeau
lors d’un premier épisode, alors que seulement 20% ou moins des
brebis avortent dans les troupeaux où la maladie est enzootique.
- Parfois des écoulements vulvaires peuvent précéder
l’avortement. Ces écoulements sont toujours présents chez
les chèvres, ils peuvent cependant n’apparaître qu’après
l’avortement.
- Une métrite
avec des écoulements bruns à la vulve, peut suivre l’avortement
et dans certains cas graves causer la mort de la mère par toxémie
notamment.
- Après un avortement, la femelle présente une
protection persistante, un autre avortement à Campylobacter
lors de la gestation suivante est alors très rare.
- L’infection peut persister chez certaines brebis qui
continuent à excréter la bactérie dans leurs fèces.
- La campylobactériose occasionne des diarrhées
fréquentes chez les jeunes animaux.
- Dans les cas de rétention du fœtus mort, la mère
peut mourir d’une péritonite.
Lésions
- Les avortons sont oedématiés ou autolysés.

- Une hépatite sous forme de foyers nécrotiques
de quelques cm sur les foies des avortons peut être notée ainsi
que des dépôts de fibrine sur ces foies.

- Une placentite avec des cotylédons nécrosés,
pâles (orangés)
ou hémorragiques est fréquente, on observe aussi un œdème
inter cotylédonaire ou un aspect de cuir entre les cotylédons.
- Le tissu conjonctif sous-cutané de l’avorton
est sanguinolent.
Diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
- Autres avortements du dernier tiers de
gestation
- Maladies causant des diarrhées chez
les jeunes animaux: rotavirus, salmonellose,
diarrhée à colibacille, diarrhées diététiques.
PRELEVEMENTS POUR ANALYSES
AU LABORATOIRE :
Direct
- Culture bactérienne à partir
de cotylédons ou du contenu stomacal de l’avorton mais aussi de
son foie ainsi qu’à partir d’écoulements vulvaires.
- Avant qu’elle n’ait avorté,
la chèvre est positive pour la mise en culture de Campylobacter
à partir d’un prélèvement sanguin.
Sérologie
- Sérologie envisageable sur les mères,
la positivité étant plutôt faible
Conduite
à tenir
- Antibiothérapie : tétracyclines (per os ou en
intra musculaire), tylosine, pénicilline + dihydrostreptomycine (en
intra musculaire tous les jours), érythromycine, gentamicine...
- Isolement des brebis ayant avorté
Prophylaxie
SANITAIRE :
- Eloignement des brebis gestantes des milieux probablement
contaminés :
- Changement de bergerie, interdiction de la pâture contaminée
par les produits de l’avortement
- Arrêt de la distribution de l’aliment contaminant
- On peut tenter de créer une immunité de troupeau en mettant
en contact les femelles non gestantes ou en tout début de gestation
avec des femelles ayant avorté. En effet, chez la femelle ne se trouvant
par dans le dernier tiers de gestation, l’infection est asymptomatique
et apporte une immunité durable.
MEDICALE :
- Le vaccin contre C. fetus spp. fetus ou
un traitement antibiotique permet d’éviter les avortements cependant
les femelles restent excrétrices de la bactérie.
- Il faut toutefois rester réserver concernant la protection
obtenue par le vaccin car si le troupeau est infecté par une autre souche
que la souche vaccinale, des avortements pourront avoir lieu.
Risques
pour l'Homme
- C. jejuni entraîne une entérite aiguë avec diarrhée,
vomissements, hyperthermie et douleurs abdominales.
- C fetus spp. fetus peut entraîner
- une septicémie notamment chez les personnes à risque (YOPI
: Young old pregnant and immunodeprimed, les diabétiques, les cancéreux,
les cirrhotiques),
- chez la femme enceinte, des avortements et une mortinatalité peuvent
apparaître avec des symptômes de méningo encéphalite
chez le nouveau né.
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avortons

foyers de nécrose sur le foie d'avortons

cotylédons