Ecole nationale vétérinaire d'Alfort
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Les diabètes sucrés primaires

Les diabètes sucrés primaires du chien

Chez le chien, les diabètes sucrés primaires sont fréquemment dus à un déficit de sécrétion de l'insuline dans le sang.
Il est possible de distinguer dans ce type deux groupes de diabètes sucrés suivant l'âge d'apparition de la maladie.

  • Les diabètes juvéniles apparaissent au cours des premières années de vie des chiens. Le déficit de sécrétion d'insuline peut être alors lié à un défaut de développement du pancréas producteur d'insuline ou à une destruction par l'organisme des cellules du pancréas (l'organisme produit des anticorps dirigés contre son propre pancréas). Chez certaines races canines, une composante héréditaire peut être en cause.
  • Les diabètes de l'adulte ont un mécanisme d'apparition qui demeure obscure. Le diabète sucré du chien adulte provient-il d'une production d'anticorps dirigés contre le pancréas ou a-t-il une origine liée à l'environnement (produits toxiques, virus...) ? Une chose est sûre : lorsque ces diabètes sont diagnostiqués, ils sont dits "insulinonécessitants" c'est à dire qu'ils sont caractérisés par une absence de production d'insuline par l'animal, absence qui doit donc être palliée par l'administration d'insuline.

Les diabètes sucrés primaires du chat

Chez le chat, la situation est différente. L'origine des diabètes primaires du chat est à la fois liée à une diminution de la sécrétion d'insuline par le pancréas et à un défaut d'activité de l'insuline sur les cellules de l'organisme. D'un point de vue thérapeutique, il est donc à la fois envisageable d'apporter l'insuline manquante à l'animal par des injections d'insuline ou de stimuler sa production par l'animal et d'améliorer son efficacité (par l'administration d'hypoglycémiants oraux). C'est très nettement l'insulinothérapie qui donne les meilleurs résultats chez le chat.

On observe principalement des diabètes de l'adulte pour lesquels plusieurs facteurs sont probablement impliqués : prédisposition héréditaire, environnement (obésité, alimentation...), atteintes du pancréas...

Deux particularités de l'espèce féline méritent d'être évoquées.

  • Dans cette espèce, une substance sécrétée par le pancréas, l'amyline, se dépose de manière excessive sur plusieurs structures, en particulier sur les cellules du pancréas productrices de l'insuline ; ce dépôt pourrait conduire à leur destruction, à l'origine d'un défaut de sécrétion de l'insuline.
  • Par ailleurs, chez le chat, une hyperglycémie prolongée, par un effet toxique du glucose, entraîne une diminution des capacités du pancréas à sécréter de l'insuline et donc une baisse de ses concentrations sanguines, ceci étant à l'origine d'une hyperglycémie. Un "cercle vicieux" s'installe. D'où l'importance de la mise en place d'un traitement précoce et efficace. Ce phénomène de toxicité du glucose peut expliquer l'observation chez certains chats d'un diabète transitoire ; après mise en place d'un traitement rigoureux, certains chats peuvent récupérer leurs propres capacités de sécrétion d'insuline ; dans ce cas une guérison durant toute la vie ou une période allant de quelques jours à quelques mois peut être envisagée (les rechutes sont imprévisibles).


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Les diabètes sucrés secondaires


Les diabètes sucrés secondaires correspondent à un état d'hyperglycémie chronique apparaissant suite au développement d'une autre maladie.
Chez le chat comme chez le chien, les diabètes secondaires peuvent être liés à :

  • une atteinte du pancréas (une inflammation ou une tumeur) responsable d'une réduction de la sécrétion d' insuline ,
  • une "perturbation de l'organisme" conduisant à une altération de l'activité de l'insuline, comme : l'obésité (chez le chat surtout), les chaleurs chez le chien, certains troubles hormonaux ( syndrome de Cushing, acromégalie...) ou l'administration de différents traitements (en particulier les hormones sexuelles femelles (progestagènes) ou les corticoïdes).


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