Hypothèses diagnostiques
Entité pathologique | Arguments en faveur |
Arguments en défaveur |
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Dermatite de léchage d’origine comportementale
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- Animal anxieux - Lésion unique, localisée au carpe - Léchage important avec mordillements (lésion auto-induite) - Hyperesthésie secondaire à la réinnervation du membre possible |
- |
Dermatophytose |
- Lésion focale bien délimitée d’évolution lente sur un membre - Aspect érythémateux et croûteux |
- Absence de contact avec d’autres chiens - Lésion secondaire au léchage - Absence d’autres lésions - Absence de contagiosité au propriétaire |
......Du fait de l’anamnèse et de la clinique, l’hypothèse de teigne est exclue sans examens complémentaires. Il s’agit d’une plaie induite par un léchage régulier et intempestif. L’animal est sujet à de l’anxiété de séparation depuis tout petit mais il est probable que l’exacerbation du léchage quelques semaines après l’étirement du membre soit liée à une hyperesthésie du membre. On peut espérer qu’une fois que le nerf sera cicatrisé, le léchage diminuera.
Traitement
......Dans le cas de Slalom, seul un traitement symptomatique des lésions a été réalisé. Le traitement du trouble comportemental est à envisager si, après récupération neurologique complète, l’animal continue à se lécher.
Principe actif | Nom déposé |
Posologie |
Indications |
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Cefalexine |
Cefaseptin® |
15 mg/kg q12h pendant 3 semaines |
Traitement de la surinfection bactérienne |
Port de la collerette |
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Prednisolone |
Dermipred® |
0,5mg/kg q24h pendant 4 jours |
Diminution de l’inflammation |
Suivi
......Les propriétaires ne se sont pas présentés à la consultation de suivi.
......Les troubles du comportement peuvent être à l’origine d’atteintes dermatologiques que s’inflige l’animal. Il s’agit le plus souvent de lésions secondaires au léchage, à des mordillements, voire à des morsures ou une succion. Plusieurs types d’atteinte cutanée sont rencontrés.
......La dermatite de léchage est caractérisée par des zones alopéciques où la peau est épaissie et hyperpigmentée voire ulcérée dans les stades les plus avancés. Il s’agit bien souvent de lésions à localisation unique sur le carpe ou les métacarpes (comme c’est le cas de Slalom) et moins fréquemment sur le jarret ou les tarses. L’animal se lèche ou se mordille de façon prolongée entrainant les lésions décrites ci-dessus. Des surinfections bactériennes sont fréquemment rapportées et nécessitent un traitement antibiotique prolongé, associé au port d’une collerette. Ce type de lésions est à corréler à une anxiété importante du chien.
......Un léchage exacerbé de la zone dorsolombaire et de l’abdomen peut aussi être l’expression d’un trouble comportemental. Les poils apparaissent alors fracturés du fait du léchage ou mordillement de l’animal. La repousse se déroule normalement dès lors que le chien arrête de se lécher. L’alopécie auto-induite se rencontre plus facilement chez le chat que le chien.
......Un léchage anal est souvent rapporté. L’anus est alors érythémateux et hyperpigmenté. L’hypothèse allergique ou infectieuse doit être explorée avant de conclure à une origine comportementale.
......Les troubles du comportement peuvent aussi générer un prurit. L’ensemble des causes de dermatoses prurigineuses (parasitaire, allergique…) doivent être envisagées et exclues avant de conclure à un prurit d’origine comportementale. Il est important d’identifier dans quelles situations l’animal se gratte car il apparaît que dans certains cas, le prurit ne se manifeste qu’en présence des propriétaires dans le but d’attirer leur attention.
......Le traitement des dermatosesliées au comportement repose sur la gestion des surinfections bactériennes (antibiotiques, collerette) et sur un traitement de fond du problème comportemental qui doit être indiqué par un vétérinaire spécialisé en comportement.
Bibliographie
Juin 2009,
Cas vu en consultation de parasitologie-dermatologie à l'ENVA, rédigé par Léna Olen et Mylène Vigreux dans le cadre de la thèse dirigée par Dr G. Marignac et codirigée par Dr F. Bernex.
Examen clinique
......L’animal est en bon état général et ses constantes vitales sont dans les valeurs usuelles. L’examen neurologique permet de mettre en évidence un déficit proprioceptif de l’antérieur gauche. Le membre est amyotrophié mais sa sensibilité reste normale. Une plaie croûteuse de 4 cm de long en face médiale des métacarpes de l’antérieur gauche est présente. Un léchage important est rapporté par les propriétaires.
Antérieur gauche |