Hypothèses diagnostiques
Entité pathologique | Arguments en faveur |
Arguments en défaveur |
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1) Origine allergique
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Dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces |
- Prurit facial et lombaire - Alopécie extensive et dermatite miliaire - Rémission sous corticoïdes et traitement antipuces |
- Chat et congénère traités contre les puces |
Allergie alimentaire |
- Age d’apparition des lésions (premier épisode à trois ans) - Prurit facial - Alopécie extensive et dermatite miliaire |
- Absence de troubles digestifs |
Dermatite atopique |
- Age d’apparition des lésions - Prurit facial - Alopécie extensive et dermatite miliaire - Rémission sous corticoïdes |
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2) Origine parasitaire
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Cheylétiellose |
- Prurit - Alopécie et squamosis en région dorso-lombaire et sur la face |
- Rémission sous corticoïdes - Absence de contagiosité (chien sans lésions cutanées) |
Gale notoédrique |
- Prurit facial intense - Croûtes et alopécie sur la face |
- Maladie non décrite en France actuellement - Rémission sous corticoïdes - Alopécie extensive dorso-lombaire - Pavillons auriculaires non atteints - Absence de « casque croûteux » caractéristique |
Dermatophytose (forme généralisée) |
- Alopécie et squamosis |
- Prurit intense - Rémission sous corticoïdes - Animal adulte en bonne santé avant l’apparition des symptômes - Absence de contagiosité |
3) Origine comportementale
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Dermatose psychogène | - Alopécie extensive et dermatite miliaire - Léchage important |
- Rémission sous corticoïdes - Absence de trouble du comportement associé |
Examens complémentaires
Examen réalisé | But |
Résultat |
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Scotch®test |
Recherche d’ectoparasites (Cheyletiella) |
Négatif |
Raclages cutanés | Recherche d’ectoparasites (Notoedres cati) |
Négatif |
Trichogramme | Recherche de poils teigneux, observation de la structure des poils |
Extrémité des poils cassés = alopécie auto-induite |
Conclusion : hypothèses parasitaires exclues, forte suspicion d’allergie, plusieurs entités pathologiques pouvant être associées (DHPP, allergie alimentaire et dermatite atopique) |
Traitement
......Le diagnostic de DHPP ayant déjà été porté il y a deux ans, il est nécessaire que le chat soit traité rigoureusement contre les puces.
Principe actif | Nom déposé |
Posologie |
Indications |
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Fipronil | Frontline ® |
Une pipette toutes les trois semaines, à vie |
Traitement antipuces (action sur les adultes) |
Lufénuron |
Program ® |
Une ampoule tous les six mois |
Traitement antipuces (action sur les larves) |
Flufénoxuron et Perméthrine |
Tiquanis ® habitat |
Application dans toute la maison |
Traitement de l’environnement contre les puces |
Prednisolone | Megasolone ® |
0,5 mg/kg q12h pendant une semaine puis 0,5 mg/kg q24h pendant une semaine |
Traitement du prurit |
.....Pour explorer l’hypothèse d’une allergie alimentaire, un régime d’éviction ménager va être mis en place, suivi d’un test de provocation afin de déterminer si l’animal est allergique à un aliment et si c’est le cas de savoir à quel aliment il est allergique.
Régime d’éviction : 120 g de viande de Cheval + 1 cuillère à café d'huile de colza + 90 g de pommes de terre avec peau ou de purée sans lait + Phosoforme® 2 gouttes/repas (acidification du pH urinaire pour éviter l’apparition de cristaux de PAM)
......Pendant ces deux mois, les lésions dermatologiques se sont améliorées et le prurit a régressé. Au bout de deux mois, un test de provocation est fait avec de l’œuf, et 48 heures après l’introduction de cet aliment, le chat a présenté un prurit très important.
Diagnostic : allergie alimentaire à l’œuf, associée à une DHPP et peut-être une dermatite atopique (non explorée ici) |
Juin 2009,
Cas vu en consultation de parasitologie-dermatologie à l'ENVA, rédigé par Léna Olen et Mylène Vigreux dans le cadre de la thèse dirigée par Dr G. Marignac et codirigée par Dr F. Bernex.
Examen clinique
......L’animal apparaît abattu mais l’examen général ne révèle pas d’anomalie. A l’examen dermatologique, on observe une alopécie extensive de la région dorso-lombaire et de la face (région pré-auriculaire) associée à des squames et de nombreuses croûtes de petite taille.
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......Bilan : prurit facial et lombaire associé à une alopécie extensive et une dermatite miliaire chez un chat de cinq ans, régressant avec des corticoïdes et un traitement antipuces.