Maladie de Carré : signes cliniques

Les signes cliniques progressifs caractéristiques chez le chiot de 2 à 6 mois n'apparaissent pas chez le nouveau-né. Ces signes sont très variables en fonction de la virulence de la souche, des facteurs environnementaux, de l'âge et du statut immunitaire de l'hôte. Probablement 50 à 70 % des infections passent inaperçu, représentées par les formes peut sévères de la maladie. Dans certaines formes peu sévères, les signes cliniques sont indistinguables de ceux de la toux des chenils. Aussi, des signes de kératoconjonctivite sèche peuvent apparaître suite à une infection subclinique (cf. infra). La forme plus sévère, généralisée de la maladie est celle qui est couramment reconnue. Elle peut toucher les chiens de tous âges avec un statut immunitaire déficient, mais les plus sensibles sont les chiots n'ayant pas été vaccinés correctement ou les plus jeunes s'il n'ont pas reçu des concentrations d'anticorps maternels satisfaisant. Les premiers symptômes peuvent apparaître dès la 2ème semaine, mais le plus souvent dans un délai de 3 à 5 semaines. Ils ne sont pas spécifiques. Peuvent être rencontrés :
· un retard de croissance
· une fièvre diphasique associée à une anorexie
· un syndrome de type coryza aigu avec rhinite et rétinite, suivies de bronchite et pneumonies catarrhales (en pratique, souvent les premiers signes observés)
· signes de gastro-entérite hémorragique
· signes neurologiques : ataxie, tremblements, crises épileptiformes, myoclonies
· Hyperkératose nasale et digitale (coussinets plantaires).
La mort peut survenir avant l'apparition des signes nerveux, ces derniers pouvant laisser des séquelles irréversibles.

Expérimentalement, il est possible de provoquer une cardiomyopathie chez des chiots nouveau-nés. Les lésions sont caractérisées par une dégénérescence myocardique multifocale, avec des foyers de nécrose et de minéralisation, et une infiltration de cellules inflammatoires minime. Des infections concomitantes par des germes opportunistes peuvent survenir suite à l'immunodéficience induite par le virus. Ainsi, la Salmonellose est couramment incriminée, causant une diarrhée hémorragique souvent fatale ou une septicémie. Des infections combinées à Toxoplasma gondii ou Neospora caninum peuvent provoquer des lésions de radiculonévrite.