Herpès virose : lésions
Les lésions des reins sont les plus frappantes chez le nouveau-né. Elles consistent en des pétéchies, des foyers d'ecchymoses et de nécrose focale de la corticale, donnant au rein un aspect " moucheté " : lésions hémorragiques circonscrites (tâches rouges) sur un cortex grisâtre. La surface corticale apparaît tachetée à la coupe, les lésions s'étendent en forme de coin. Des zones de nécroses et d'hémorragies multifocales sont également observables sur les poumons, le foie, l'encéphale et les intestins. Les nœuds lymphatiques et la rate sont souvent de taille augmentée. Une méningoencéphalomyélite est également souvent retrouvée. On peut aussi parfois noter la présence d'épanchements séro-hémorragiques dans les cavités thoraciques et péritonéale. Le placenta présente des zones de nécroses, et les fœtus avortés montrent les mêmes lésions que celles observées chez les chiots infectés.
L'examen histologique révèle comme lésion initiale une nécrose des parois des capillaires entraînant hémorragie et nécrose. Les lésions nécrotiques s'étendent ensuite aux tissus voisins de l'organe concerné : reins, foie, rate, poumons surrénales, intestin grêle et encéphale, avec une infiltration cellulaire réactionnelle (lymphocytes et histiocytes). De façon moindre, on rencontre également ces lésions dans l'estomac, le pancréas, la rétine et le myocarde. Des inclusions intranucléaires éosinophiles, parfois difficiles à mettre en évidence, sont typiques de l'infection herpétique. Plus précisément, les poumons présentent des lésions de nécrose focale avec œdème des espaces inter alvéolaires et exsudation fibrineuse alvéolaire ; les reins des lésions de nécrose des glomérules et tubules en foyers bien circonscrits et en zone corticale ; l'intestin grêle des foyers de nécrose localisés à la lamina propria ; le cœur des foyers disséminés de lyse avec dégénérescence de Zenker des fibres myocardiques ; le foie des lésions bien circonscrites de nécrose sans réaction inflammatoire périphérique. Les lésions du SNC sont celles d'une méningo-encéphalomyélite disséminée, non suppurée, et d'une ganglionévrite caractérisée par la destruction de la substance grise et blanche et une microgliose focale. Ces lésions permettent de différencier l'infection herpétique d'autre infections provoquant aussi une encéphalite non suppurée, tel que maladie de Carré et toxoplasmose. Les chiots qui survivent à l'infection sont porteurs de lésions du système nerveux, des poumons et des reins qui peuvent être confondus avec d'autres maladies (toxoplasmose). Enfin, il est possible que l'herpès virus joue un rôle dans l'initiation de processus conduisant à des crises épileptiformes, à l'hypoplasie cérébelleuse, à la névralgie du trijumeau qui provoque une vive douleur à l'ouverture de la bouche, ainsi qu'à des néphrites interstitielles précoces inexpliquées ou à la dysplasie de la rétine.