Prélèvements pour examen histologique
Matériel :
- Flacons de taille adaptée, munis d'étiquettes
- Formol à 10 % en tant que fixateur
- Sachets étanches et matières absorbantes pour le conditionnement
- Boîte cartonnée pour l'expédition
Lorsque des prélèvements pour bactériologie sont envisagés, il est nécessaire de les réaliser en premier, de façon stérile, en terminant par le tube digestif.
La réalisation de prélèvements pour examen histologique
repose sur des principes simples visant à garantir une fixation des tissus
rapide et de bonne qualité. Le prélèvement peut porter, selon la suspicion,
sur chacun des organes suivants : thymus, foie, rein, rate, intestin
(en plusieurs endroits), nœuds lymphatiques mésentériques, poumon, troisième
paupière, et éventuellement vessie et encéphale. Tout aspect douteux
ou évocateur d'une lésion doit faire l'objet d'un prélèvemt
; le pathologiste conservera les ceux qu'il juge utiles. Ne pas hésiter
à consulter le laboratoire de destination pour des précisions
en cas de doute. Les prélèvements doivent être de petite taille pour
permettre une bonne imprégnation par le fixateur. Des tranches n'excédant
pas si possible le demi centimètre d'épaisseur doivent être
réalisées dans les organes pleins. De plus, il convient d'inclure
dans le prélèvement une zone saine de l'organe en plus de la
lésion. Cependant, ces précautions ne s'appliquent pas pour les organes
creux (vessie, intestin) qui sont peu épais. En outre, chaque organe comporte
quelques particularités vis-à-vis de la technique de prélèvement. L'encéphale
et la vessie doivent être prélevé entiers. Pour la vessie, l'idéal est de
la ponctionner à l'aide d'une seringue pour récupérer les urines,
puis de la ligaturer au niveau de l'urètre et de la prélever sans l'avoir
inspectée. Le prélèvement rénal concerne un rein, qui est détaché dans sa
totalité, coupé en deux sagitalement, puis recoupé transversalement de façon
à isoler une tranche de l'organe de quelques millimètres d'épaisseur incluant
le cortex et la medulla. Pour les nouveau-nés, il est préférable
de fixer un rein in toto, ceux-ci se dégrandant rapidement lors
de manipulations (décapsulation, coupes). En ce qui concerne l'intestin,
les prélèvements seront effectués à plusieurs endroits particulièrement suspects,
si possible sans ouvrir complétement les anses . Par ailleurs, il convient
de ne pas fixer de segments ligaturés, le fixateur ne pouvant alors
pénétrer dans la lumière. Cependant, lorsque aucune zone
lésée n'est visible de l'extérieur, il est nécessaire d'ouvrir l'organe sur
toute sa longueur et de prélever les zones les plus douteuses avant le rinçage
de la muqueuse car ce procédé, nécessaire pour l'examen macroscopique, risque
de rendre l'examen microscopique inutile. En effet, le seul rinçage de la
muqueuse provoque une abrasion des villosités, surtout lorsque celles-ci sont
déjà abîmées par une maladie, rendant l'examen histologique délicat.
Si l'intestin ne présente pas de lésion macrascopique, il reste
possible de prélever la valvule iléo-coecale et d'autres échantillons
dans les différents segments du tube digestif pour mettre en évidence
des lésions microscopiques.
Immédiatement après, il est recommandé de placer le prélèvement dans un flacon correctement identifié contenant le fixateur (formol à 10%), à raison de 10 volumes de fixateur pour 1 volume de tissu. Les tissus ne doivent pas avoir été comprimés, il faut donc se munir de flacons de taille adaptée. De plus, il est indispensable que la quantité de fixateur soit en rapport avec le volume de tissus à conserver, afin d'éviter les processus d'autolyse qui rendent l'examen délicat, voire inutile. Plusieurs prélèvements peuvent être maintenus dans un même flacon, du moment que ces précautions sont respectées. Enfin, le ou les flacon(s) sont emballés successivement dans deux sachets étanches, avec en outre un produit absorbant à leur contact (papier absorbant, litière minérale). Le tout peut être expédié au laboratoire par envoi postal, dans un paquet cartonné solide, les sachets étant correctement calés. A noter que le choix du laboratoire destinataire ne devrait pas se faire au hasard. Il est indispensable d'adresser les prélèvements à un laboratoire d'analyses vétérinaire, ou bien de les envoyer directement au laboratoire d'Anatomie Pathologique de l' École Vétérinaire la plus proche.