Prélèvements en vue d'examen bactériologique

Matériel :

- Bec benzène

- Sachets stériles munis d'étiquettes

Lorsqu'une maladie bactérienne est suspectée et la mort récente (quelques heures), la technique d'autopsie doit être adaptée à la perspective de prélèvements pour analyse bactériologique. En effet, toute contamination fausserait le diagnostic ; c'est pourquoi il est recommandé de se placer dans des conditions proches de la stérilité requise en chirurgie. Une organisation rigoureuse est requise afin d'éviter les contaminations. Le matériel (bec benzène, sachets stériles) doit être préparé à l'avance afin de limiter les manipulations. L'animal doit être dépecé ou tout du moins les poils seront écartés avant l'incision de la peau et lissés à l'aide d'eau. Certains praticiens effectuent une préparation de la peau similaire à celle qui précède les laparotomies (désinfection à l'aide de polyvidone iodée, rinçage à l'alcool). Le bec benzène allumé doit être à disposition pour permettre la stérilisation des instruments et la décontamination des surface des prélèvements. Il est néanmoins également possible d'utiliser du matériel stérile au moment de réaliser les prélèvements, le laboratoire réalisant alors la stérilisation de surface (en effet, les germes responsables des lésions se trouvent dans l'épaisseur de l'organe). Une fois la peau et la paroi thoracoabdominale incisées avec un maximum de précautions (éviter la contamination par les poils ou par le contenu intestinal), et avant toute autre investigation, des échantillons tissulaires de quelques organes doivent être prélevés stérilement (dans cet ordre : poumon, coeur, thymus, foie, rate, rein, et enfin intestin). Lorsque l'aimal est euthanasié, il convient de prélever stérilement du sang veineux pour hémoculture. Le cas échéant, le sang du coeur peut convenir s'il est prélevé dans les heures qui suivent la mort. Il peut être utile de se renseigner auprès du laboratoire pour connaître les prélèvements nécessaires et les protocoles utilisés. Si possible, la lame du scalpel sera passée dans la flamme entre chaque prélèvement afin d'éviter les contaminations croisées. De plus, il est préférable que chaque échantillon soit passé rapidement dans la flamme sous toutes ses faces pour limiter les risques de contamination de surface. Il est indispensable d'éviter de trop manipuler les intestins tant que les autres organes n'auront pas fait l'objet d'un prélèvement, car les contaminations fécales lors de cet examen constituent un risque d'échec important. Ces prélèvements sont ensuite placés dans des sachets stériles individuels. Tout du moins, ne jamais mettre les échantillons d'intestin avec les autres. Enfin, ils seront acheminés immédiatement au laboratoire d'analyses le plus proche sous couvert du froid, afin de donner toutes les chances de réussite à cet examen. Les traitements antibiotiques en cours à la mort de l'animal doivent être signalés lors du dépôt des prélèvements, ainsi qu'une description la plus exhaustive possible des lésions macroscopiques, des commémoratifs et éventuellement des germes à rechercher. Les plus fréquents pathogènes isolés chez le chiot sont les salmonelles, les clostridies, les campylobacters, les colibaciles, les streptocoques, les staphylocoques et les klebsielles. La recherche de brucelles sur les avortons ou les cadavres de nouveau-nés peut s'avérer utile, complétant les examens sérologiques effectués sur les prélèvements sanguins des mères.

N.B. : même si cela est fortement déconseillé, certains praticiens demandent aux éleveurs de congeler les cadavres juste après la mort ou bien congèlent les échantillons , afin d'éviter les phénomènes de putréfaction et de contamination par les germes intestinaux. Cette méthode, même si elle permet de réaliser des examens bactériologiques, masque les lésions macroscopiques et empêche la réalisation d'examens histologiques. Elle n'est donc justifiée qu'en cas de très forte suspicion d'infection bactérienne, et ne reste valable a priori que pour des prélèvements réalisés stérilement (la décongélation des intestins contamine les autres organes).